C’est l’un des cimetières les plus importants et les plus connus d’Argentine. C’est un peu le Père Lachaise de Buenos Aires, c’est donc parti pour la visite du cimetière de la Recoleta.
C’est le premier cimetière publique de la ville. C’est à dire que désormais et depuis 1822 à Buenos Aires, quelque soit tes croyances, il est possible d’être enterré après sa mort. Petit comble, à l’origine le cimetière était sur un terrain qui appartenait à l’Eglise. Son nom vient du couvent fransiscain qui se situait dans ce même quartier, le couvent des recollets.
Comme dit au dessus, ce fut d’abord le 1er cimetière public de la ville. C’est à un architecte français, Prosper Catelin, à qui ont doit les plans et les murs du cimetière. Les premières tombes n’ont rien des quelques 4500 mausolées qui agrémentent désormais le cimetière. Et donc très rapidement, les grandes familles porteña et les riches propriétaires acquérirent des concessions, afin de ne pas être enterré avec le bas peuple qui lui étaient enterré à l’église. Il a fallut repousser les murs par deux fois.
Dans ce cimetière, en dehors des mausolées monumentals que l’on peut admirer, de nombreuses légendes urbaines y circulent.
La jeune mariée et son chien
Liliana Crocciati, fille d’un coiffeur, peintre et poète italien renommé, est morte à Innsbruck en 1970 pendant sa Lune de Miel. Sur son mausolée il y a une statue en bronze d’elle même vêtue de sa robe de mariée, portant son anneau de mariage et accompagnée de son chien Sabú.
Mais sa popularité ne vient pas de la statue monumentale ou de son histoire mais du mythe qui dit que : Toucher la truffe de Sabú apporterait de la chance. L’engouement à ce mythe a fait changer la couleur de la truffe de la statue du chien. Désormais il n’est plus possible de toucher la truffe pour préserver la statue.
La jeune femme qui est morte deux fois
Rufina Cambaceres était la fille de l’écrivain Eugenio Cambaceres et de la chanteuse italienne Luisa Bacicchi et mourut le jour de son 19ème anniversaire. Elle fut directement enterrée dans le cimetière sans veillée funèbre.
Une nuit plus tard, un des gardiens du cimetière remarqua que le cercueil de Rufina avait bougé. L’homme s’en approcha et, en retirant le couvercle, il aperçu des traces de griffures à l’intérieur du couvercle, comme si elle avait essayé de l’ouvrir.
Personne ne savait que la jeune femme souffrait de catalepsie. Elle se serait donc réveillée dans son cercueil, aurait tout fait pour en sortir et serait définitivement morte d’asphyxie.
Le gardien de Recoleta
David Alleno était gardien d’origine italienne du très chic cimetière de la Recoleta à Buenos aires de 1881 à 1910. David est passionné par son travail et son rêve est d’avoir son propre caveau dans ce cimetière. Mais le prix des parcelles au cimetière de la Recoleta est très élevé. David n’est pas découragé, au contraire il se met à economiser sous après sous, peso après peso, se privant même de manger.
Après quelques années d’économie, il arrive enfin à réunir la somme nécessaire et s’achète sans tarder une parcelle de terre dans le cimetière, il construit de ses mains un caveau sans l’aide de personne. Puis, sa sœur gagna le gros lot à la loterie nationale et a choisi de partager ses gains avec toute sa famille.
David reçoit alors une part des gains et aussitôt s’achète un billet de bâteau à destination de Gêne en Italie. Là-bas il retrouve un sculpteur nommé Achille Canessa, un vieil ami de son père. Il lui confie une photo de lui prise au cimetière en tenue de travail et le charge de la réalisation d’une statue grandeur réel en respectant scrupuleusement les éléments de la photo .
En 1910, David embarque pour Buenos Aires avec l’emcombrante statue à son effigie. Une fois arrivé sur place, il informe la direction du cimetière qu’il renonce à son poste de gardien et dans la foulée, il se suicide. Peut-être était-il pressé d’inaugurer son caveau ?
Le couple qui ne se parlait plus depuis 30ans
Salvador Maria del Carril est aussi une femme importante puisque la femme du premier vice-président d’Argentine. Mais son mariage ne fut pas heureux, pendant 30ans ils ne s’adresse pas la parole. Elle ne pouvait pas jouir non plus de la fortune de son mari car ce dernier avait mis des règles très claires dans le journal pour les commerçants qui accueillaient sa femme dans leur boutique. Pour se venger, à sa mort elle dilapida son héritage et fit construire une tombe avec son buste qui tourne le dos à son mari, tellement leur vie de couple fut un enfer.
Evita Peròn
C’est indéniablement la tombe la plus visitée du cimetière. Certes sa vie et son oeuvre politique en font une personne majeure de l’Histoire d’Argentine. Mais l’histoire autour de sa dépouille est tout aussi célèbre.
Lorsqu’elle meurt précipitamment à 33ans, en 1952, on décrète 1mois de deuil national, ses funérailles sont les plus importantes que connues l’Argentine et son corps est embaumé et exposé jusqu’au coup d’État militaire 3ans plus tard. De là, sa dépouille est transportée en secret à Milan où elle y sera enterrée sous une fausse identité. Mais avant son arrivée en Italie, elle a été exposée dans les appartements de militaires et proche du pouvoir. Elle est ensuite rendue à Juan Peron et sa 3ème femme, Isabelle, à Madrid en 1971. A la mort de Juan Peron, en 1976, Isabelle est contraint de ramener le corps d’Eva Peron en Argentine. Elle est enfin enterrée à Recoleta 24 ans après son décès.
Dernière fournée de photos avant de sorti du cimetière, le soir la lumière est fantastique.
Reportage magnifique, vivant et original, bravo Hallyss j attends tous les jours ma petite dose de Amérique latine le soleil de ma journée, merci merci mille fois, à demain Biz à tous deux
Joli placement de la lune sur la dernière photo !