Capesterre-Sous-L’eau

Il est grand d’aller visiter ma première distillerie. Ici, il n’y a que l’embarras du choix, et c’est un peu tout le problème. Quel est la meilleure à visiter ? Laquelle propose le meilleur rhum ? Alors que les goûts de chacun diffèrent, tous sont tombés d’accord pour me dire qu’il faut absolument la distillerie Longueteau à Capesterre-Belle-Eau.

Quoi ?! Mais la ville ne s’appelle pas Capesterre-Sous-L’eau ?!

Ce titre fait référence à la journée humide que j’ai passé dans le coin. Une onde tropicale menace l’archipel et des précipitations sont prévue l’après midi. C’est l’occasion parfaite pour aller visiter du distillerie et goûter du rhum…

Tu pensais vraiment qu’il n’y aurait jamais de références à Pirates de Caraïbes ?! Et c’est pas finit 😀

Avant cela, il faut mériter sa dégustation de rhum. Alors allons visiter ! Sur le guide du routard, il est écrit noir sur blanc “Capesterre-Belle-Eau […] n’a de poétique que son nom”. Oui, c’est la violence. Et je te rassure, il le paiera plus tard. Mais suite à cette description qui ne fait pas rêver, je me décide à partir voir une des chutes du Carbet qui sont dans les environs et l’un des paysages emblématiques de la Guadeloupe.

Ces 3 chutes grandioses sont en fait l’échec du Carbet, la rivière, à entailler la roche volcanique. Comme quoi, un échec peut donner un résultat grandiose ! Belle leçon de vie. Sur les 3 chutes, une seule est vraiment accessible sans danger. Le chemin pour se rendre à la deuxième chute du Carbet a été aménagé. Mais soyons clair, aller à la deuxième chute du Carbet c’est tout une aventure. La route dès le début montre bien qu’on va s’enfoncer en voiture dans la jungle. On gravit la montagne et il ne faut pas avoir peur que la voiture tombe en panne à ce moment là.

Pas facile de croiser sur cette route

La promenade commence par une vue sur la première et la deuxième chute. Malheureusement beaucoup de brouillard est présent et la chute la plus haute, la première, n’est pas visible.

Et puis, à la moitié du parcourt… La douche.

Y’a pas à dire, les apéros douche c’est quand même bien plus sympa

Et c’est partit pour 15 bonnes minutes de seau d’eau dans la figure. J’arrive au début tant bien que mal à m’abriter. Mais l’ondée s’intensifie et je finis trempée. Je poursuis alors la promenade jusqu’à la deuxième chute. L’accès au chemin étant payante, cela fait cher la simple douche sans même voir la cascade.

Le brouillard est en train de tomber sur la deuxième chute du Carbet, c’était le moment où jamais. Une fois les petites photos faites, il faut désormais retourner à la voiture. Après une averse de ce genre, les rivières saturent et sortent de leurs lits. Bien que la promenade soit aménagée, il n’est pas prudent de rester trop longtemps dans la jungle. Je repasse par le point de vue sur les deux premières chutes du Carbet, mais désormais même la deuxième chute n’est plus visible.

Je vais alors me poser dans le petit restaurant du coin, pour me sécher et me remettre de mes émotions. Au menu : poulet sauce canne à sucre, spécialité de la maison, fruit à pain et planteur.

Pas le temps de digérer qu’il faut aller à la distillerie Longueteau (oui papa, et pas Lanquetot comme le camembert). C’est la plus ancienne distillerie de l’île et la seule à utiliser uniquement la canne à sucre qu’elle cultive. Dans le domaine, deux sortes sont plantées, la bleue et la rouge. Leurs créations, originales et parfois même uniques, peuvent être composées d’un mélange des deux sortes ou contenir exclusivement l’une ou l’autre.

Je vais bien visiter la distillerie Longueteau, mais Karukera est un partenaire de la distillerie. D’ailleurs il ne distille pas, d’où le terme de “rhumerie”
Ou comment essayer de faire croire jusqu’au bout qu’il fait toujours beau en Guadeloupe.

Je ne sais pas si j’ai trop bu de ti punch ou pas assez pour la visite, vous m’excuserez donc si je tremble.

Hélène, la guide, a rendu la visite très sympathique et bon enfant.

Ici, il est question de rhum agricole, un produit issu de la fermentation et distillation du jus de canne. Pour le process de fabrication, pour résumer, c’est grossomodo la même chose que pour le calva. Jusqu’à l’odeur !!
Après récolte de la canne à sucre, on commence par la broyer grossièrement pour en sortir le jus de canne, ou vesou. Puis vient l’étape de fermentation, ou le vesou naturellement enrichi en levure devient du vin de canne qui titre à 5°. C’est cette étape qui sent étrangement la pomme. Mais contrairement au cidre, le vin de canne n’est vraiment pas bon.

– J’y trouve une odeur de pomme..
– Y’en a pas !

La distillation se fait dans une colonne en cuivre composé de plateaux. Le vin est chauffé grâce à la bagasse, c’est à dire les fibres de cannes restant après broyage. A la sortie de la colonne de distillation, on obtient le distillat, ou brut de colonne. Les déchets sont stockés à l’air libre et serviront une fois l’alcool évaporé de compost riche en nutriment pour nourrir les cannes à sucre.

Le distillat est ensuite mis en cuve 4 semaines minimum pour devenir du rhum blanc. Le degré d’alcool est alors corrigé. Pour le rhum ambré, celui-ci vieillira en plus en fût de chêne pendant 18mois ce qui lui apportera sa teinte ambre et ses arômes. Au delà de 3ans en fût de chêne, le rhum est alors considéré comme vieux.

La suite de la visite concerne les jardins du domaine. La distillerie cherche à être autonome en matière de fruits pour ses punchs. De plus, l’exploitant a su trouvé un moyen de filtrer les polluants dans l’eau et en particulier la chlordécone, grâce à une plante, la jacinthe d’eau.

Enfin, la partie la plus intéressante de la visite : la dégustation. Et là c’est partie pour une heure de découverte et d’alcoolémie en commençant en douceur, avec un shot bien plein d’un rhum blanc à 62°. La suite fut compliquée.

Petite discussion entre la guide et moi à la fin de la dégustation

J’ai retenu quelques rhums qui vaut le détour, mais je ne pouvais malheureusement pas m’acheter tout ce que j’ai repéré. Impossible cependant de résister à Alligator de Karukera, un rhum vieux fort sympathique.

C’était une bien chouette journée et surement pas la dernière dans le coin avec je l’espère un temps un peu plus sec !

Suite à la journée lors des fêtes de fin d’années avec mes parents

2 commentaires

  1. […] à Basse-Terre. On contemplera le phare de Vieux-Fort. On comparera Bologne à Longueteau à Capesterre Belle-Eau, après une randonnée pour admirer les Chutes du Carbet. Et enfin, une dernier à Sainte-Rose […]

  2. […] Le 7e jour, on est allé à Capesterre-Belle-Eau, la journée a fortement ressemblé à celle que j’ai vécu quelques mois auparavant. Peu d’intérêt pour le blog de raconter la même chose, j’ai toutefois mis à jour […]

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