Le Carnaval de Mardi Gras à Basse-Terre

Le Carnaval de Guadeloupe atteint son apogée lors des Jours Gras, du dimanche au Mardi Gras. L’un des Mardis Gras les plus importants de l’archipel est la parade de Basse-Terre, qui accueille le plus de monde et est le plus coloré. Il y a un concours de costumes et de chars, qui est centré sur un thème donné. Le Mardi gras est l’un des seuls jours où les groupes sortent leurs chars, la totalité des groupes y est aussi conviée.

Les costumes du carnaval sont des œuvres d’art ambulantes. Ces costumes sont le reflet de l’identité guadeloupéenne, une façon pour les participants de rendre hommage à leur héritage tout en célébrant la diversité et la créativité de leur communauté.

Les groupes sont divisés en quatre grandes catégories selon la musique que le groupe joue pour défiler durant la parade. On retrouve alors les gwoup à po, gwoup à mass, les caisses claires et les synthés. Chaque groupe, avec son style unique, raconte une histoire, entre héritage ancestral et influences modernes.

Les groupes à po incarnent l’âme même du carnaval traditionnel guadeloupéen. Leur nom fait référence aux tambours “à peau”, fabriqués à partir de peaux de cabris ou de moutons, qui donnent le rythme à cette expression culturelle unique. Fidèles aux racines africaines et caraïbes, ces groupes perpétuent un style authentique et vibrant. Les groupes à Po utilisent des tambours à peau d’animal, des chachas (maracas) et cornes (ou conques) à lambis.

D’autres caractéristiques marquantes sont des costumes fabriqués avec des matériaux naturels, comme des fibres végétales, des feuilles ou des tissus traditionnels et une danse intense et des chants puissants, véritables récits des luttes et de l’histoire du peuple guadeloupéen.

Parmi les groupes à Po, on retrouve les groupes à fouet avec leurs adhérents qui font claquer des fouets généralement pour exprimer la souffrance qu’enduraient les esclaves durant la colonisation ; les groupes gwo siwo avec leurs adhérents couverts de sirop de batterie ; les mass à Sen Jan dominant du côté de Grande-Terre ; les gros tambours ; et les cortèges à pied qui sont les plus communs. Parmi les figures incontournables de ce mouvement, on retrouve des groupes comme Voukoum (Basse-Terre, Gwo Siwo) et Akyo (Grande-Terre, Sen Jan), véritables symboles de cette tradition vivante.

Les groupes à Mass, comme le célèbre groupe Mass Moul Massif, sont apparus au milieu des années 2000. Ils insufflent au carnaval une dose de satire et d’humour qui ne passe jamais inaperçue et se distinguent par leurs masques exagérés, et leurs costumes éclatants en satin. Leurs performances, mêlant caricatures de l’actualité et créativité débordante, séduisent par leur originalité et leur capacité à surprendre.

Les groupes à caisses claires sont très nombreux et ont des costumes très diversifiés. Les seuls groupes utilisant des sections de cuivres sont ceux dont le financement est le plus onéreux. Ils sont reconnaissables à leur musique et surtout à leurs costumes et à leurs chars. Leurs rythmes, imprégnés d’accents rappelant parfois le Carnaval de Rio, créent une signature sonore à la fois originale et entraînante.

Leur utilisation des chars, introduite dans la tradition du Carnaval, renforce l’impact visuel et sonore. Les instruments à vent qui y résonnent ajoutent une dimension festive et immersive, transformant chaque passage en un véritable spectacle de rue. Grâce à leur créativité et à leur énergie débordante, ces groupes fascinent et enchantent tous les spectateurs.

Les groupes à synthé, originaires de Basse-Terre, apportent une dimension moderne et électrisante au carnaval. Utilisant des camions équipés d’imposants systèmes de sonorisation, ils métamorphosent les rues en gigantesques pistes de danse. Parfois qualifiés de “sound systems” itinérants, ils diffusent une ambiance festive et immersive qui ne laisse personne indifférent.

Ces groupes ne se contentent pas de jouer de la musique : ils orchestrent un véritable spectacle où bonne humeur et esprit de partage règnent en maîtres. Toujours en mouvement, ils incarnent l’énergie débordante et le caractère inclusif du carnaval guadeloupéen.

Quand on vient au Carnaval en Guadeloupe, on est jamais complètement spectateur. Le principe même des parades c’est d’entrainer les gens à les suivre dans la danse. Donc il ne faut surtout pas hésiter à suivre un groupe entrainant et à danser toute la nuit.

1 commentaire

  1. Elvire a dit :

    Impressionnant le cortège avec les visages blancs et les lignes noires !

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