Les déboulés pré-Carnaval

Aux Antilles, le Carnaval ne se résume pas à une journée déguisée où des chars déambulent dans la rue. Ici, chaque ville prépare une parade avec des costumes, une musique et une danse. Et tous les dimanches de janvier et février jusqu’aux Jours Gras, ont lieu des déboulés dans chacune des communes de Guadeloupe.

Déboulé de Sainte Rose

Au programme, de la musique, avec beaucoup de tambours, et des danseurs dans les rues de Guadeloupe jusque tard la nuit de Dimanche. Il y a même un déboulé où j’ai participé, et c’était absolument génial et cathartique.

Le carnaval en Guadeloupe a été d’abord un moyen pour les colonisés de dénoncer leur sort aux yeux de l’oppresseur et exposer « les symboles de l’oppression coloniale ». Les ports des tenues de couleur kaki, des casques blancs coloniaux, des chaînons, des fouets sont une inversion amenant à la satire. « Le fouet de l’esclavage et de l’assujettissement, utilisé par les descendants d’esclaves », incarne l’affirmation de la reconquête de soi et de sa destinée.

Déboulé de Saint François

Le groupe qui organise le déboulé porte le nom de Mas. Mais le Mas est d’abord un masque que porte les festivaliers. Le Mas est avant tout là pour effrayer, déranger, interpeller, questionner et transmettre. « Il rappelle les différents ancêtres du peuple guadeloupéen », mais également les victimes des fléaux de l’Histoire : « Mas a roukou » revient sur le génocide des Indiens des Caraïbes, « Mas a Kongo » ou « Mas a pay » évoque l’origine africaine et la déportation.

Ainsi, le Mas définit “toute personne ou groupe défilant en marge du défilé officiel, dont la tenue, indissociable d’un fouet, fait souvent référence à un personnage de l’Histoire ou de l’imaginaire guadeloupéen. Le Mas désigne non seulement l’individu, mais sa tenue tout entière, au-delà d’un éventuel masque posé sur son visage. Le corps entier peut être peint, frotté (de suie ou de mélasse), dissimulé par des artifices vestimentaires (miroirs, cornes) ou de simples feuillages naturels, pour le rendre méconnaissable, afin de donner vie à l’esprit incarné, au corps habité.”

Déboulé de Capesterre-Belle-Eau

En dehors du Mas, un autre élément important du déboulé c’est la musique, et donc les musiciens. On détaillera un peu plus en détails les différents types de groupe de musique dans l’article sur Mardi Gras. Néanmoins, je peux déjà décrire ce qu’on retrouve essentiellement comme instrument dans les déboulés. Ce sont comme des fanfares, donc on va retrouver exclusivement des percussions et des cuivres. Les gros tambours, sont les instruments les plus présents et les plus emblématiques. Mais on retrouve aussi, les caisses claires, les trompettes et trombones, et les cornes à lambi.

1 commentaire

  1. Elvire a dit :

    Ca a l’air épuisant mais très chouette ! J’espère que tu avais des boules quies pour protéger tes oreilles !

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