La Désirade est la première terre aperçue, 21 jours après avoir quitté les îles Canaries, par Christophe Colomb et ses marins au cours de son deuxième voyage, en 1493. L’île devrait son nom au soulagement des membres de l’équipage apercevant la première terre ferme depuis leur départ des îles Canaries. Ils s’écrièrent donc : « Oh île tant désirée… ».

La Désirade est une île calcaire, un atoll surélevé, de forme allongée de onze kilomètres de longueur pour deux kilomètres de largeur soit 22 km2 environ, qui se présente comme un vaste plateau qui atteint 275 mètres d’altitude. L’île propose divers sites d’un intérêt scientifique important. Car les affleurements, les roches ainsi que les plantes, permettent de reconstruire l’histoire de la formation des Petites Antilles, du Jurassique supérieur jusqu’à nos jours.

La pointe des Colibris
Sur la pointe des Colibris, on voit des roches beige et grises disposées en couche horizontales formant des corniches. Elles couronnent la partie centrale de de l’île. Ce sont des calcaires âgés de 3 à 4 millions d’années qui reposent en discordance empilement irrégulier des matériaux.
Les éoliennes


L’île cherche à être autonome en énergie. 6 éoliennes de dernière technologie et capables de produire par vent faible une puissance nominale de 275 kW chacune ont été installé au sommet de Morne Rouge. Ces éoliennes sont rabattables à l’approche des cyclones, grâce à une technique qui a été expérimentée pour la première fois sur l’île.

La vieille cotonnerie et les iguanes
Côté Histoire, la Désirade a été colonisé tout d’abord par des populations amérindiennes dès le IIIe siècle. On fait ensuite une mini ellipse.

En 1648, la Désirade devient une dépendance de la Guadeloupe. En 1725, le roi Louis XV approuve la séquestration, à La Désirade, des lépreux présents sur la Guadeloupe continentale. Une léproserie y est installée à l’extrémité orientale de l’île. Les malades souffraient de conditions de vie difficiles. Elle ferme ses portes en 1952. Le 15 juillet 1763 par une autre ordonnance, le roi Louis XV choisi l’île pour détenir les enfants délinquants envoyés par leurs familles. Le pénitencier qui y est construit ne reçoit personne et est fermé en 1767.

La Désirade n’a pas de source d’eau potable. Jusqu’en 1991, les habitants utilisaient l’eau de pluie récupérée dans des citernes. La Désirade est ensuite raccordée au réseau d’eau de la Guadeloupe continentale, mais ce n’est que de courte durée puisque le cyclone Dean en aout 2007 rompt le câble. Les citernes communales sont alors réhabilitées, et les particuliers sont incités à installer des citernes individuelles.

Sur la Désirade se trouve une colonie d’iguane des Petites Antilles. J’ai déjà présenté ces petites bêbêtes dans l’article sur Petite-Terre.

La pointe Doublé

A l’autre bout, à la pointe doublé, on observe des roches ocres brunâtre ou parfois verdâtre, dont l’érosion a entraîné la formation de pentes plus douces que celles des calcaires. Ce sont des roches magmatiques de types variés comme l’andésite ou la diorite. Elles constituent le substratum de la Désirade âgé de 145 à 150 millions d’années.


La Désirade ferait en fait partie d’un arc qui aurait précédé de plusieurs millions d’années l’arc volcanique plus récent des Petites Antilles. Sa zone de subduction serait en fait beaucoup plus rigide que la zone volcanique.


Serait-elle originaire du Pacifique ? Sous la table calcaire, existent les basaltes certes mais surtout des radiolarites multicolores. Ces roches composées de radiolaires, protozoaires appartiennent au plancton marin, sont présentes à l’est de l’île. Lors du déplacement de la plaque Caraïbe du Pacifique à l’Atlantique, ces radiolaires se seraient nourri du phytoplancton. Or, dans l’Atlantique, il n’y a pas de phytoplancton !



Le phare est une tourelle blanche avec une lanterne rouge, se trouvant près de la station météorologique. Il a été automatisé en 1972.


L’église Notre-Dame du bon secours

Sur la « place du Maire mendiant », se dresse l’église Notre-Dame du bon secours. Cette place est ainsi dénommée en mémoire du maire qui parcourut inlassablement la Guadeloupe pour financer la reconstruction de l’île après l’ouragande 1928. L’église a un maître-autel en poirier pays massif.


Les plages de la Désirade

Plage à Fanfan

Plage à Fifi

Plage du Soufleur

Le sentier Nord

Le Sentier du Nord de la Désirade est une boucle qui permet de voir la Chapelle du Calvaire, de descendre au niveau de la mer au nord et de longer la côte. Ce parcours présente plusieurs intérêts. On peut tout d’abord, apprécier la richesse de la flore de forêt sèche en milieu calcaire. Mais aussi admirer la beauté et la diversité des paysages le long du parcours notamment ceux qui sont à voir sur les nombreux points de vue. Enfin, il est possible d’observer la faune avec quelques espèces endémiques.



Le sentier descend le long du plateau et débouche, après une vingtaine de minutes, sur une magnifique plage rocheuse. Il faut alors longer celle-ci sur environ cinq cent mètres, en faisant attention aux mouvements de la mer.


Après le franchissement d’une échelle, on cherche le marquage qui matérialise le chemin de la remontée. Des cordages sont disposés pour aider à franchir les endroits les plus difficiles.




Des oursins blancs, cueillis par les locaux à la mains


Un pourpre, un coquillage utilisé en teinture





La chapelle du Calvaire



