C’est probablement l’excursion la plus prisée de Guadeloupe (avec celle dans le Grand Cul-de-Sac Marin). Dans cette article je vais parler de cette magnifique journée passée à Petite-Terre.

La pointe des Châteaux sous un autre angle

Petite-Terre est composée de deux îles classées réserves naturelles marines et terrestres depuis 1998. Terre-de-Haut et Terre-de-Bas (comme pour les Saintes) sont entourées d’un récif corallien et sont séparées par un lagon. Elles sont toutes deux inhabitées, seule Terre-de-Bas est accessible au public.



La journée est divisée en deux activités. La première est le snorkelling dans le lagon. J’ai pu voir des tortues marines, des raies léopard et pastenague ainsi que tout un tas de poissons tropicaux tels que le Chirurgien, le Perroquet, le poisson Ange ou le poisson Trompette. Mais pas de photos de tout ceci car je n’étais pas équipée et que je n’ai pas récupéré les photos. Avant le prochain voyage, je lancerais une cagnotte pour m’acheter une gopro et un caisson, comme ça j’aurais les photos.

La seconde partie de la journée est la visite de Petite Terre, où on découvre son histoire, son phare et surtout les iguanes des petites Antilles.


Avant d’être une réserve naturelle d’une beauté exceptionnelle et des îles inhabitées, Petite-Terre a été colonisée par les Arawaks et Caraïbes, comme en atteste des poteries et pierres taillées retrouvées sur l’île. Ce sont eux que Christophe rencontre lors de sa seconde expédition aux Amériques, en 1493.

Un requin citron

Jusque là, Petite Terre vivait de chasse et de pêche. Mais des vestiges de murs de pierre délimitant les parcelles témoignent aussi de l’organisation de l’agriculture sur Petite-Terre. Culture d’ignames, patates douces , giraumon, et pois constituaient leur base alimentaire. Leur principal souci consistait à recueillir et emmagasiner l’eau de pluie, vu qu’aucune source d’eau n’était disponible. Au plus fort de la colonisation humaine on pouvait dénombrer jusqu’à sept familles séjournant de manière occasionnelle ou permanente. A partir de 1972, l’île a été désertée par manque d’eau potable. En 1998, Petite Terre devient une réserve naturelle marine et terrestre. C’est un cadre strict visant à préserver l’écosystème très fragile.

L’iguane des Petites Antilles est une espèce endémique du Nord des Petites Antilles depuis Anguilla jusqu’en Martinique. Il ne subsiste plus que sur quelques sites des îles de la Guadeloupe et de la Martinique, ainsi qu’en Dominique. L’iguane est omniprésent à Petite-Terre, le dernier recensement faisant état de plus de 10 000 individus, soit environ le tiers de la population mondiale d’iguane des Petites Antilles.

Les iguanes des Petites Antilles sont des reptiles d’une espérance de vie d’une quinzaine d’années. Il peut atteindre 1m60 pour un poids d’environ 3 kilos avec une queue représentant environ 70% de sa taille totale. Le corps des iguanes est robuste et ils peuvent se déplacer aussi bien dans les arbres que dans l’eau, ils sont d’excellents nageurs. Leurs pattes griffues à cinq doigts leurs permettent de grimper et de creuser des nids sans difficulté.

La couleur du corps varie entre les individus et au cours de la vie d’un individu selon l’âge, le sexe, et le statut social. Les juvéniles venant de sortir de l’œuf sont d’un vert pomme brillant, chez certaines femelles subadultes et adultes, cette couleur évolue vers un vert mat plus sombre ou un gris verdâtre. Chez les mâles dominants leur corps est gris foncé, brun ou noirâtre. Globalement, la tête tend à blanchir chez les deux sexes.

Cet animal à l’allure de dragon n’est pas carnivore mais herbivore, il se nourrit de feuilles, de fleurs et de fruits des nombreux arbres et arbustes : bois noir, bois de couleuvre, poirier pays, et même mancenillier (arbre réputé très toxique).

Il vit sur les régions côtières du niveau de la mer jusqu’à 300 m d’altitude. En Guadeloupe, l’espèce habite les broussailles sèches, les forêts littorales sèches, les ravines humides coupant les bananeraies et la mangrove d’arrière plage, même très dégradée. Sur les îles sèches, elle est inféodée au littoral.

Un iguane se cache dans cette photo

On s’approche ensuite du phare. Celui qui est surnommé Le phare du bout du monde est le premier phare de Guadeloupe. En effet, avec l’intensification de la pêche et du commerce maritime, la charge du balisage et de la signalisation des terres est devenu une priorité.

En 1840, le premier phare est érigé sur Petite Terre. Il mesure 23 mètres de haut, pour une hauteur totale de 35 mètres au dessus du niveau de la mer. Originellement équipé d’une lanterne à feu fixe, les bateaux pouvaient l’apercevoir jusqu’à 15 miles nautiques de là. En 1972, le phare ayant été automatisé, le gardien du phare et sa famille quitte l’île.

Enfin le vrai Phare du Bout du Monde est à Ushuaia

On revient tranquillement sur la plage du lagon pour faire une autre session de snorkeling. Là bas d’autres iguanes des Petites Antilles nous attendent. L’occasion de voir la différences entre l’iguane “péyi” et l’iguane vert, ou commun ou plus logiquement appelé “rayé”.

Ces deux espèces possèdent deux grosses caractéristiques morphologiques distinctes. Au niveaux de la tête, la présence d’une grosse écaille sous le tympan détermine que c’est un iguane commun. Aussi, si la queue est rayée, c’est un iguane “rayé” et donc commun. La couleur n’est pas critère de distinction de ces espèces !

L’iguane des Petites Antilles est menacée par la destruction de son habitat, la prédation des nids et des jeunes iguanes par les chats et les chiens errants, la compétition avec les autres herbivores et les risques d’hybridation avec l’iguane vert.

Les deux espèces, pourtant génétiquement bien distinctes, sont capables de se reproduire entre elles et de produire des hybrides fertiles. Cette hybridation, dans les zones où les deux espèces sont en contact, conduit à une dilution du génome de l’iguane péyi.


Y’a que moi qui voit une tête de vélociraptor qui veut me bouffer ?
