Chaltén

Pas d’erreur ici, je ne vais pas parler de El Chaltén, le village de 3000 âmes où nous avons séjourné, mais bien du Cerro Chaltén plus connu sous le nom de Fitz Roy. C’est parti pour un trek de 22km avec 800m de dénivelé pour aller le voir de plus près.

Vue du bus touristique sur la route 41 vers El Chaltén avec la garantie beau temps

Honnêtement, quelle idée d’aller le voir, alors qu’à peine arrivés on ne voit que ça ? Parce qu’on a eu de la chance (ou juste ma garantie beau temps est vraiment exceptionnelle. Merci Elvire !)

Chaltén c’est un terme utilisé par les autochtones pour dire “montagne qui fume” et jusqu’en 1902, on pensait que Chaltén était un volcan. Donc il faut imaginer que la montagne est bien souvent entourée de nuages. Et pourquoi Fitz Roy ? Car Moreno (encore lui) le nomma en l’honneur du capitaine du HMS Beagle, Robert FitzRoy.

Attention le trek est long et difficile !

Tout d’abord aller-retour le trek cumule presque 22km avec 800m de dénivelé, il faut être en excellente forme physique pour tenter l’atteindre. La randonnée est en 3 parties : 3km d’ascension avec 350m de dénivelé, du plat du 6km et 400m de dénivelé sur 2km. Il faut compter au moins 8h pour réaliser ce trek, cela signifie en mai du lever du jour à la tombée de la nuit. A 17h, il vaut mieux être revenu dans le village car sinon le retour se fait dans le noir. Le sol est glissant, les crampons sont nécessaires pour ne pas glisser. Il fait froid, il est préférable de prendre plusieurs couche de vêtements qu’on enlève ou qu’on met selon les efforts fournis.

Nous avons commencé notre randonnée 1h avant le lever de soleil soit vers 8h30. L’idée était de pouvoir profiter de la belle lumière lors de la première ascension. Le ciel se teinte progressivement de rose puis de orange, le spectacle est au rendez vous. La première montée est déjà assez fatiguante, 350m de dénivelé sur 3-4km, ça réveille !

Jérôme qui s’échauffe

Puis, sur les 5km de plat, deux options s’offrent à nous. Je choisis de commencer par le mirador, le temps est clair c’est peut être le moment ou jamais. On se croirait dans un décors féérique où il y a du coton sur les arbres.

Quelle bonne idée, le mirador ! Le spectacle était grandiose. C’était simplement magnifique. La lumière tombait parfaitement sur le Fitz Roy.

Aguja Saint Exupéry, en l’honneur de l’auteur du Petit Prince qui a vécu quelques années en Argentine

On poursuit notre chemin jusqu’au pied de l’ascension finale. C’est parti pour 450m de dénivelé sur un gros kilomètre. C’est très vite difficile. Il faut de bonnes conditions physiques mais aussi un mental d’acier. Ce que je n’ai pas eu avouons le. J’ai maudit la terre entière sur les 3 prochaines générations. Et puis à un moment, ça se corse un peu plus. Désormais, on est sur de la glace très dense avec une inclinaison autour de 20%. Autant dire que c’est de l’escalade. Je m’arrête je souffle et voyant les nuages tomber je me dit que ça faut pas le coup.

Stop, on redescend ! Et comme le chemin n’est que neige et glace, je décide de le descendre en glissant sur les fesses. C’était méga fun et je pourrais dire que j’ai descendu le Fitz Roy en luge.

Pour le retour nous avons opté pour l’autre chemin qui permet d’aller voir la lagune Capri. Cette dernière était gelée et recouverte de neige. Donc on peut le dire :  Capri, c’est fini !

Au final nous avons mis 9h pour faire ce trek de 21km avec 750m de dénivelé. C’était dur, on est pas allé jusqu’au bout mais on ne regrette pas. Les crampons sont obligatoires et on conseille de checker la météo au moins la veille pour être sûr d’avoir une éclaircit sur le Fitz Roy.