En mai, avec les nombreux jours de congés, je me suis offert une semaine de vacances pour compléter mon tour de la Martinique. La dernière fois on s’était surtout concentré sur les plages. Cette fois le fil rouge c’est la randonnée. On commence par l’extrême Nord de l’île, à l’endroit où la route s’arrête : Anse Couleuvre.
La cascade de l’Anse Couleuvre
Pour se mettre en jambe on commence par une petite randonnée qui permet d’accéder à une jolie cascade.






La randonnée est plutôt agréable, 6 km dans la fraîcheur de jungle avec de temps à autre, des passages à guets.


Comme on est en fin de saison sèche, il n’y a rien à craindre. D’ailleurs même au niveau de la cascade le manque d’eau se fait sentir. C’est plus une petite douche qu’une chute d’eau.





L’habitation de l’Anse Couleuvre
Sur le retour, je fais un détour par l’ancienne habitation de l’Anse Couleuvre.

Ce lieu était d’abord fréquenté par les amérindiens, qui se sont établis dans ces anses faciles d’accès depuis la mer. La forêt est alors défrichée au profit de l’agriculture.



L’habitation est dans premier temps exclusivement sucrière. Puis, entre 1880 et 1940 elle se diversifie , en plus de la canne à sucre, elle produit du café et des produits de maraîchages, dont beaucoup de citron, pour la fabrique d’huile essentielle. A partir de 1910, l’exploitation sucrière se transforme en une distillerie.



Mais depuis 1930, l’habitation est laissée petit à petit en désuétude. En effet, la crise financière et la seconde éruption de la Montagne Pelée a donnée raison à l’habitation.




Randonnée jusqu’à Grand’Rivière
Deuxième journée à Anse Couleuvre, je pars pour un périple et rejoindre la ville côtière la plus proche, Grand’Rivière. Entre c’est deux villes, il n’existe pas de route directe, il faut soit faire le tour par l’intérieur des terres plus d’une heure en voiture, soit prendre le bateau, soit faire une marche dans la jungle de 17km. Cette randonnée est considérée comme la plus belle de Martinique.




Le chemin longe la mer que l’on aperçoit de temps en temps et traverse la jungle qui s’apparente le plus à être une forêt primaire dans les Antilles françaises. Les arbres sont immenses, on se sent vraiment tout petit.









La grosse difficulté c’est la taille de la randonnée, 17 km en pleine jungle c’est environ 8h de marche. Il y a tout de même 700m de dénivelés cumulés, mais on ne les sens pas du tout. Enfin, pour revenir depuis Grand’Rivière il faut arriver avant le dernier bateau. Donc vaut mieux partir assez tôt le matin.




Appartenant à la famille des mygales, la Matoutou Falaise arboricole passe l’essentiel de sa vie dans les arbres. Elles affectionnent particulièrement les Zamanas. C’est une espèce endémique de la Martinique qu’on retrouve surtout dans le Nord de l’île. Malgré ça elle ne sont pas facile à observer, donc j’ai eu de la chance d’en voir une !

La Matoutou peut mesurer jusqu’à 20cm. Elle a la particularité de changer de couleurs au fur et à mesure de sa croissance. Les juvéniles sont d’abord bleu électrique avant de prendre des couleurs plus foncées à l’âge adulte avec un céphalothorax qui vire au bleu-vert, des pattes rosées et un abdomen couvert de poils rouges.

C’est une araignée dont la morsure n’est pas mortelle. Mais elle reste venimeuse et peut devenir aggressive si on l’embête un peu trop.


Fiche présente au Musée de la Banane

Après j’ai croisé des énormes Bernard l’hermite, de la taille d’une main.




J’arrive enfin à Grand’Rivière, un petit village de pêcheurs avec une jolie église et des maisons colorées.


Retour à Anse Couleuvre en bateau
Je fais le retour en bateau, 15min pour ce qui nous a fallut plus de 7h à l’aller. Ca vaut vraiment le coup, le capitaine de la navette raconte quelques petites anecdotes, comme la forme des rochers ou les meilleurs plages pour une virée en amoureux.




Le tyrannosaure en train de boire dans la mer

Le capitaine propose d’emmener des couples ou des familles sur ces plages accessibles uniquement par bateau pour la journée
