Une autre visite que l’on a faite durant la semaine est la visite d’une distillerie pour découvrir les secrets de fabrication du rhum martiniquais et bien évidemment, le déguster. La plus connue des distilleries à visiter en Martinique est l’Habitation Clément. Je précise ici, que quand je vais parler de rhum, il est bien évidemment à chaque fois question de rhum agricole, fabriqué à partir du vesou, jus de cannes à sucre.
L’Habitation Clément, appelée aussi Habitation de l’Acajou, est l’ancienne distillerie où l’on fabriquait le rhum Clément, désormais fabriqué dans une usine située dans la même commune que l’Habitation. Les chais de vieillissement sont toujours situés sur l’ancien site.
L’Habitation Clément est désormais un musée avec un jardin des sculptures, un moulin à bêtes, une palmeraie, la visite de l’ancienne distillerie, un jardin des machines, la maison créole des anciens propriétaires, un centre d’art contemporain et la boutique avec un bar à dégustation.
C’est bien complet. On a préféré se contenter de la visite de l’ancienne distillerie, des chais, de l’habitation créole et surtout de la dégustation. En plus des panneaux descriptif, il y a un audio-guide sous forme d’application. L’idée est excellente car on peut refaire la visite après, ou découvrir le lieu sans avoir à s’y rendre, ou ne pas s’attarder sur certaines info dans le musée et revenir dessus à tête reposée.
Mais on a vite abandonné l’idée de l’audio-guide durant la visite. En effet, outre la nécessité d’être connecté à internet et un réseau wifi inefficace (c’est peut-être lié à mon téléphone, mais on n’a vu personne utiliser l’audio-guide donc je pense que c’est général), l’application nécessite de télécharger chaque audio avant de les écouter. Quand on a vu presque 150 audios à télécharger avec seulement la moitié du musée, on s’est dit que ce n’était pas faisable. Personnellement j’ai trouvé que cela faisait trop, je préfère avoir un condensé d’informations et la possibilité d’approfondir un sujet si cela m’intéresse plutôt que d’avoir tout au même niveau.
Je n’ai pas trouvé un schéma global de la fabrication du rhum chez Clément, mais comme le rhum martiniquais a un AOC, le cahier des charges rend le process similaire entre les Habitations. J’ai donc trouvé un schéma provenant de la distillerie J.M.
Les grandes lignes de la fabrication sont identiques à celles de la distillation du rhum agricole de Guadeloupe. D’ailleurs, au risque de recevoir les foudres des martiniquais et des guadeloupéens, je n’ai vu aucune différence… J’envoie donc une bouteille à la mer : à part la zone géographique, est-ce qu’il y a vraiment une différence entre ces deux rhums ?
Dans le jardin des machines, on peut observer un des modèles de locomotive à vapeur utiliser pour acheminer les cannes à sucre des champs à la distillerie.
Je ne me souviens pas ce que c’est, mais ça m’a fait penser aux photos d’un couple d’ami photographes, Elvire et Xavier, qui font notamment des photos d’architecture très géométriques et stylisées. Un petit clin d’œil même si je n’ai pas du tout leur talent.
La maison du maître est un riche témoignage des habitations créoles au XIXe et XXe siècle. Restaurée en 2003, elle possède plusieurs dépendance dont l’écurie, la cuisine, la case de l’économe et l’ancien hangar à calèches, devenu la «case à Léo». On a dû accélérer la visite, car l’heure approchait et qu’on ne voulait pas louper la dégustation. Aussi parce que cette partie nous a mis mal à l’aise, un étalement de richesse et de réseau entre la famille Clément et des personnalités politiques et de pouvoirs.
On arrive enfin à la tant attendue dégustation des rhums Clément qui se passe dans la boutique du musée. Les produits Cléments sont divers et variés, du rhum blanc au VSOP en passant par les punchs et les “secrets de futs”. Il y a de quoi se désaltérer comme il se doit !
Mais ce n’est pas vraiment une dégustation. Ou, s’il considère que c’est une dégustation, c’est la pire dégustation que j’ai vécu. J’ai plus l’impression que c’est un “test avant achat”, pas de présentation des produits avec explications des subtilités de chacun. On est laissé à nous même, demandant de goûter des rhums dans un ordre approximatif, servit par des vendeurs bien qu’une caviste soit sur place. J’ose espérer qu’on est arrivé un poil tard et que la plupart des visiteurs reçoivent suffisamment d’informations pour sélectionner au mieux le produit qu’ils souhaitent.
Finalement cette visite nous ait restée un peu sur notre faim. J’aurais préféré avoir un guide qui me raconte l’histoire de la famille Clément et m’explique comment se passe la distillation du rhum agricole martiniquais et m’initie à leur dégustation. Il n’en reste pas moins une visite très complète, agréable surtout si on prend la journée pour profiter des extérieurs.
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